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JEU DE POUVOIR ET DE SEDUCTION

Les photos de cette section ont été prises au Tchad le 30 avril 2017 lors de la « Cérémonie communautaire » organisée par l’Association « Ley Sao Kotoko » à Gawi (10km de N’Djaména) avec la participation des Sultans de la communauté Kotoko du Tchad et du
Cameroun accompagnés de leur délégation de griots, soldats, notables et de l’élite administrative de leurs cités.

Le peuple Kotoko, groupe ethnique tchadique, vit principalement aujourd’hui au Nord Cameroun, au Tchad et au Nigeria. La population globale est estimée à environ 100'000 personnes. Leur dialecte est le Lagwan. La majorité d’entre eux se sont convertis au XVIe siècle à l’Islam sunnite, mais les croyances traditionnelles subsistent, notamment celles liées aux esprits de l'eau.

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Talisman typique de l’art Kotoko – quai Branly
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Vallée du Logone entre Tchad et Cameroun - Wikipédia

Le peuple Kotoko pratique par tradition l’agriculture et la pêche. Les produits de la pêche sont fumés et séchés pour être vendus sur les machés locaux. Les Kotokos ont le monopole de la navigation sur la partie nord du fleuve Logone et sont les seuls à exercer la profession de piroguiers dans la région du Chari, jusqu’au lac Tchad. Les Kotokos se perçoivent comme des descendants de l’ancienne civilisation sophistiquée des Saos qui travaillaient le bronze, le cuivre et le fer et maîtrisaient l’argile et la céramique. D'après les légendes, les Saos avaient des tailles et des pouvoirs surhumains. Cette civilisation ancienne, qui trouve son origine au sud du lac Tchad, est mentionnée pour la première fois au XIVe siècle par des écrivains de langue arabe.

Les frontières héritées du colonialisme ont été démarquées principalement par des éléments naturels, sans prise en compte des réalités culturelles des populations.

 

C’est ainsi que l’aire des Kotokos s’est trouvée divisée entre le Cameroun et le Tchad, de part et d’autre du fleuve
Logone. Ils continuent cependant d’entretenir des relations matrimoniales et organisent depuis 1992, dans le cadre de leur Association un festival transfrontalier qui marque retrouvailles, communauté identitaire et projets d’avenir.

La cérémonie de 2017 avait un certain faste après la suspension du festival durant plusieurs années en raison de l’action violente du mouvement Boko Haran. Le festival est l’occasion de mettre en scène les héritages réels ou supposés d’une grandeur passée. Les photos en apportent le témoignage par les costumes et les danses curieusement inspirées des apparats européens du XVIII e .

Information extraite de « Cultures, échanges transfrontaliers dans la vallée du Logone » par Mahamat Abba Ousman (Université de Maroua, Cameroun), de Wikipedia et de « Peoples and Empires of West Africa » by G. T. Stride and C. Ifeka. New York

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